Après avoir tenu le haut de l’affiche pendant 18 semaines en Algérie, le film Alger est arrivé au Québec. Première escale en Abitibi, dans une salle comble avec en prime trois minutes de standing ovation pour toute l’équipe. Il faut dire que le film à fait bien du chemin. Avant d’être projeté au Cinéma Beaubien, en plein cœur de Montréal, le film a parcouru de grandes villes comme Rhode Island, Valence, le Caire, Tunis, Vienne et Fribourg.
Dans ce film, qui est aussi son premier long-métrage, le réalisateur Chakib Taleb Bendiab dirige Nabil Asli, qui incarne un policier enquêtant sur la disparition d’une fillette. Sous le regard de son frère, la fillette a été enlevée tout près de chez elle par un automobiliste qui connaît bien les rues du quartier. S’étant rendu chez la grand-mère de la petite fille, l’inspecteur Sami Sadoudi (Nabil Asli) est étonné de voir arriver la psychiatre Dounia Assam (Meriem Medjkane), nouveau membre de son équipe d’enquête, qui se charge d’interroger le garçon. Ce drame policier nous plonge dans une sordide histoire inspirée de faits réels à résonance universelle.
Pour le réalisateur « Le but du film est de déterrer les démons et les traumas du passé pour avancer vers l’avenir. ». Chakib Taleb Bendiab , explique avoir voulu mettre l’accent sur la ville d’Alger et en faire le personnage principal. Alger porte tous les stigmates de l’histoire, selon le réalisateur, parce qu’elle a été « colonisée, décolonisée [elle a connu.] des guerres successives, l’indépendance ou encore une guerre civile ».
Avec une trame sonore signée Marielle de Rocca-Serra, Chakib Taleb Bendiab s’est penché sur une réalité contemporaine de l’Algérie, les enlèvements d’enfants, afin d’exorciser les traumatismes du passé de son pays natal. Doté d’un budget dérisoire, ( — moins de 500 000 $ —il faut saluer le parcours exceptionnel de l’œuvre, mais aussi sa qualité.) Alger s’avère une leçon d’histoire singulière et audacieuse offrant une vision de l’Algérie qu’on a rarement vue sur grand écran.
Né en 1982, le réalisateur franco-algérien Chakib Taleb Bendiab a vécu une partie de sa jeunesse durant la décennie noire (du 26 décembre 1991 au 8 février 2002). Ainsi se souvient-il de la peur qui régnait à Alger, des couvre-feux et des attentats terroristes. Ayant quitté Alger à 17 ans pour s’installer en France, il est revenu sur les lieux de son adolescence afin d’y tourner son premier long-métrage, le thriller Alger, où il raconte cette histoire vraie.
Dans ce thriller policier, le réalisateur mentionne que cette œuvre a été tournée en Algérie, conçue par des Algériens et jouée par des Algériens.
Un film à voir absolument !