Meriem Guemache est une écrivaine, journaliste et productrice algérienne, née à El Biar (Alger) en 1961. Après des études de lettres anglaises à l’Université d’Alger, elle rejoint en 1989 la chaîne III de la Radio algérienne, où elle produit et anime des émissions culturelles et de divertissement. Elle est également chroniqueuse littéraire et collabore avec plusieurs titres de la presse écrite. Son écriture, marquée par la sensibilité, l’humour et la profondeur d’analyse, s’inspire du quotidien, de l’histoire et des enjeux de la société algérienne, notamment la place des femmes.
Meriem a d’abord publié des livres pour enfants avant de se tourner vers la nouvelle, la biographie romancée et le roman. Elle est reconnue pour sa capacité à aborder des sujets d’actualité et à décrypter la société à travers ses personnages féminins.
Nous sommes une équipe de
professionnels suivez-nous
Abonnez-vous à notre newsletter et soyez parmi les premiers informés de nos actualités
Ce livre est une grande source d’information, puisqu’il reprend les principales étapes du parcours de Fadhma Aïth Mansour. C’est aussi une reconnaissance à l’écrivaine et poétesse kabyle. Il est aussi un hommage à la femme et à la mère qui affronte avec cœurs les épreuves de la vie.
Échos littéraires: Comment vous est venue l’idée d’écrire sur Fadhma Aïth Mansour ?
Meriem Guemache: Après la parution de mon premier recueil de nouvelles : La demoiselle du métro, je cherchais une idée de roman et subitement, j’ai repensé à ce livre qui m’avait tant émue dans ma jeunesse : Histoire de ma vie de Fadhma Ait Amrouche. Je me suis dit que cette femme, un peu oubliée, méritait qu’on évoque sa mémoire, et son parcours. Cette résiliente a témoigné de sa condition de femme, dans la Kabylie de la fin du 19 même siècle. Elle a laissé un riche patrimoine : conte, légendes, berceuses proverbes…. Je voulais la faire connaître aux plus jeunes car les anciens connaissent tous Fadhma Ait Mansour.
Échos littéraires: Fadhma Amrouche es aussi la mère des écrivains Jean (1906-1962) et Marie-Louise-Taos (1913-1976) Amrouche, que reste-t-il du combat de cette grande dame ?
Meriem Guemache: Pour ceux qui la connaissent, elle a été un vecteur de transmission. La culture berbère lui doit beaucoup. Elle a sauvé une grande partie du patrimoine. Reçu via l’oralité (notamment par sa mère Aini), elle a sauvegardé les contes, dictons, légendes, proverbes, berceuses des temps anciens, en les transcrivant et en les léguant à ses enfants. TAOUS en a utilisé dans ses chants. Jean El Mouhoub, dans ses ouvrages.
Échos littéraires: Faisons-nous assez pour transmettre le beau leg de l’une des premières romancières algériennes d’expression française ?
Meriem Guemache: Non, cette femme est oubliée. Pourtant, elle est la première romancière algérienne en langue française. Elle avait écrit Histoire de ma vie en 1946. Certes il n’a été publié qu’après sa mort, en 1968, mais elle reste la première écrivaine algérienne d’expression française. Lorsque je parle de ce livre, dans les rencontres littéraires, je constate que les jeunes ne la connaissent pas hélas.
Échos littéraires: Son œuvre essentielle demeure : puis-je vous demander ce que vous pensez de : Histoire de ma vie, écrite en 1946 et publiée en 1968, à titre posthume. L’histoire de cette femme en quête d’elle-même et de ses origines.
Meriem Guemache: C’est un témoignage fort d’une femme qui grâce à sa connaissance de la langue française a pu témoigner de sa condition de vie et de celle des femmes de son époque, sans langue de bois, sans détour, sans tabou. Sans le savoir, elle a écrit une page d’histoire de l’Algérie. On peut, en la lisant découvrir comment les hommes et surtout les femmes vivaient à cette époque-là (fin du 19 s et première moitié du 20e siècle). Une biographie très enrichissante qui a été, pour moi, le point de départ de mon inspiration pour ma biographie romancée : Un jour tu comprendras.
Recevez les nouveaux épisodes dans votre boîte de réception