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Samia Bensalem Ould Amara

Mon livre est un hommage aux femmes kabyles

Samia Bensalem Ould Amara est une fière Akboucienne (de la région d’Abou, en Kabylie). Elle a vu le jour au printemps 1972. Enseignante de langue Kabyle, médiatrice sociale et familiale et militante associative, elle se consacre à la promotion et à la préservation de la langue, de la culture et de l’identité berbères kabyles. Samia Bensalem Ould Amara, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est aussi et surtout une militante engagée en faveur des droits des femmes et des peuples autochtones. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, elle met tout en œuvre pour lutter contre toutes les formes de discrimination. Samia vient de sortir un très beau livre intitulé « Graines d’Ariane », édité par les Éditions L’Harmattan. L’ouvrage est préfacé par Tassadit Yacine et Christine Delory-Momberger. Samia est Maire adjointe de Saint-Denis, la ville des milles cultures, des milles langues. Samia est une passionnée qui milite, là où les nobles causes lui tendent les mains. Elle a organisé des événements mémorables comme la fête berbère, bretonne à Saint-Denis, montrant son dévouement pour réunir différentes communautés, construire des ponts entre les cultures et préserver notre précieux héritage berbère. Donner une voix aux oubliés ! C’est peut-être, ces trois mots qui peuvent résumer le dernier livre de Samia Bensalem Ould Amara. Un récit autobiographique, publié en avril dernier chez L’Harmattan. Samia a d’abord voulu raconter son enfance et son adolescence dans une Kabylie post indépendance, marquée par les contradictions entre tradition et modernité. En écrivant ce livre, elle veut surtout laisser une trace de ce vécu, transmettre ce qu’était la vie d’une jeune fille kabyle prise entre les aspirations à l’émancipation et les pressions sociales ou familiales.
09/06/2025

Samia Bensalem Ould Amara

Mon livre est un hommage aux femmes kabyles

Samia Bensalem Ould Amara est une fière Akboucienne (de la région d’Abou, en Kabylie). Elle a vu le jour au printemps 1972. Enseignante de langue Kabyle, médiatrice sociale et familiale et militante associative, elle se consacre à la promotion et à la préservation de la langue, de la culture et de l’identité berbères kabyles. Samia Bensalem Ould Amara, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est aussi et surtout une militante engagée en faveur des droits des femmes et des peuples autochtones. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, elle met tout en œuvre pour lutter contre toutes les formes de discrimination. Samia vient de sortir un très beau livre intitulé « Graines d’Ariane », édité par les Éditions L’Harmattan. L’ouvrage est préfacé par Tassadit Yacine et Christine Delory-Momberger. Samia est Maire adjointe de Saint-Denis, la ville des milles cultures, des milles langues. Samia est une passionnée qui milite, là où les nobles causes lui tendent les mains. Elle a organisé des événements mémorables comme la fête berbère, bretonne à Saint-Denis, montrant son dévouement pour réunir différentes communautés, construire des ponts entre les cultures et préserver notre précieux héritage berbère. Donner une voix aux oubliés ! C’est peut-être, ces trois mots qui peuvent résumer le dernier livre de Samia Bensalem Ould Amara. Un récit autobiographique, publié en avril dernier chez L’Harmattan. Samia a d’abord voulu raconter son enfance et son adolescence dans une Kabylie post indépendance, marquée par les contradictions entre tradition et modernité. En écrivant ce livre, elle veut surtout laisser une trace de ce vécu, transmettre ce qu’était la vie d’une jeune fille kabyle prise entre les aspirations à l’émancipation et les pressions sociales ou familiales.

Samia Bensalem Ould Amara est une fière Akboucienne (de la région d’Abou, en Kabylie). Elle a vu le jour au printemps 1972. Enseignante de langue Kabyle, médiatrice sociale et familiale et militante associative, elle se consacre à la promotion et à la préservation de la langue, de la culture et de l’identité berbères kabyles. Samia Bensalem Ould Amara, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est aussi et surtout une militante engagée en faveur des droits des femmes et des peuples autochtones.

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, elle met tout en œuvre pour lutter contre toutes les formes de discrimination. Samia vient de sortir un très beau livre intitulé « Graines d’Ariane », édité par les Éditions L’Harmattan. L’ouvrage est préfacé par Tassadit Yacine et Christine Delory-Momberger. Samia est Maire adjointe de Saint-Denis, la ville des milles cultures, des milles langues. Samia est une passionnée qui milite, là où les nobles causes lui tendent les mains. Elle a organisé des événements mémorables comme la fête berbère, bretonne à Saint-Denis, montrant son dévouement pour réunir différentes communautés, construire des ponts entre les cultures et préserver notre précieux héritage berbère.

Donner une voix aux oubliés ! C’est peut-être, ces trois mots qui peuvent résumer le dernier livre de Samia Bensalem Ould Amara. Un récit autobiographique, publié en avril dernier chez L’Harmattan. Samia a d’abord voulu raconter son enfance et son adolescence dans une Kabylie post indépendance, marquée par les contradictions entre tradition et modernité. En écrivant ce livre, elle veut surtout laisser une trace de ce vécu, transmettre ce qu’était la vie d’une jeune fille kabyle prise entre les aspirations à l’émancipation et les pressions sociales ou familiales.

09/06/2025

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Transcription de l'épisode

L’auteure fait un savant mélange entre mémoire personnelle, engagement culturel et quête identitaire. L’ouvrage explore l’enfance de l’auteure, dans une société kabyle post indépendance, mettant en lumière les tensions entre les aspirations à l’égalité, à l’émancipation et au développement, et les contraintes imposées par les traditions et les restrictions sociales. Ce récit est traversé par une quête de liberté — liberté de penser, d’être, de s’exprimer. Samia met en lumière le combat intime et collectif pour sortir des carcans imposés aux femmes, aux enfants, aux identités culturelles minorées. En tant que militante engagée pour les droits des femmes et des peuples autochtones, elle utilise son récit pour donner une voix aux oubliés, à ceux qu’on n’entend pas dans les récits officiels : les femmes, les enfants, les Berbères/kabyles, les marginaux.

Échos Littéraires : Samia bonjour. Merci d’avoir accepté notre invitation. Grand bravo pour ce formidable parcours, qui est le vôtre. Pour moi, le titre Graines d’Ariane évoque à la fois, le fil d’Ariane — symbole de liberté de guidance et les graines, comme des semences d’espoir, de résistance ou de mémoire. Graines d’Ariane, est aussi un acte de transmission, de résistance et d’amour. Comment vous est venue l’idée d’écrire ce récit ?

Samia Bensalem Ould Amara : L’idée de Graines d’Ariane m’est venue à un moment où je ressentais le besoin de relier plusieurs fragments de mon enfance, à ma vie d’adulte ; une envie de jeter un œil au passé – où nous nous sommes construits, tirer sur le fil des souvenirs et d’une vie qui m’a permis de trouver mon chemin dans un labyrinthe, qu’il soit intérieur, émotionnel ou social. Le mot « graines » s’est imposé naturellement : il évoque la transmission, la fragilité, mais aussi la force de ce qui pousse malgré l’obscurité. Ce récit est né de ce croisement entre la nécessité de semer — des idées, des mémoires, des espoirs — et celle de retrouver un chemin de sens. Graines d’Ariane est donc né, d’expériences vécues, et de ce besoin de tisser un lien entre l’individuel et le collectif, entre le passé, le présent et le futur.

Échos Littéraires : Vous dites que votre livre est bien plus qu’un récit, mais un témoignage d’une société, d’une identité en quête de reconnaissance, d’un combat pour la dignité et pour que chacun trouve sa place dans une société en pleine mutation. Le combat est continuel. Pensez-vous qu’on voit un peu le bout du tunnel dans cette marche pour la justice ?

Samia Bensalem Ould Amara : C’est vrai, Graines d’Ariane est un récit personnel, mais il s’inscrit dans une réalité plus vaste, presque collective. J’ai voulu rendre visible ce qui, trop souvent, resté dans l’ombre : ces histoires de lutte silencieuse, d’identités niées, de voix qu’on n’entend pas. Quant à la question de savoir si l’on voit « le bout du tunnel », je dirais qu’on perçoit des lueurs. Des espaces de parole s’ouvrent, les consciences évoluent, certains tabous tombent peu à peu. Il y a des avancées, bien sûr — dans les représentations, dans la législation, dans les discours, en attendant les faits. Mais la marche vers la justice n’est jamais linéaire. Chaque progrès s’accompagne souvent d’une forme de résistance, de lutte ou de repli. Le combat continu… Ce qui me donne de l’espoir, ce sont les générations qui arrivent avec plus de liberté, même si je pense aussi que le courage manque.

Échos Littéraires : À travers votre livre, on découvre une Kabylie des années 70 et 80, ses habitants au cœur chaleureux, qui est le théâtre d’une vie ou la femme, bien que généralement, reléguée à l’ombre, contrainte au silence, joue un rôle vital, un rôle fondamental dans la transmission des savoirs et des traditions. La contribution que vous faites à cette longue marche est importante. Pensez-vous avoir transmis votre message ?

Samia Bensalem Ould Amara : J’espère, oui. Mais transmettre un message, ce n’est jamais quelque chose de figé, de définitif. C’est un mouvement, une intention. Mon but n’était pas d’imposer un discours, mais de rendre visibles des figures, des mémoires, des silences — notamment ceux des femmes, qui ont tant donné dans l’ombre, souvent sans reconnaissance. La Kabylie que je décris est à la fois celle de mon enfance et celle d’un temps suspendu, où la parole des femmes circulait dans les gestes, les chants, les recettes, les contes, l’art… Elles ont été les gardiennes d’une culture, d’une langue, d’une dignité. Mon livre est un hommage à leur force tranquille, à leur rôle essentiel dans la transmission. Si certain·e·s lecteur·rice·s se reconnaissent ou découvrent une part d’histoire qu’ils ignoraient, alors peut-être que le message est passé. Mais je crois que chaque lecture ouvre un écho différent, et c’est cela la vraie richesse d’un récit : il continue à vivre au-delà de l’auteur.

Échos Littéraires : Dans la préface, Christine Delory-Momberger, professeure des universités Sorbonne Paris Nord, dit cette phrase : « Ce livre s’inscrit aussi dans la lignée des récits d’apprentissage de la vie ». Pensez-vous que nous faisons assez pour les générations qui viennent ?

Samia Bensalem Ould Amara : Mon livre s’inscrit effectivement dans cette lignée des récits d’apprentissage, non pas seulement scolaire ou intellectuel, mais existentiel — l’apprentissage de la mémoire, du silence, de la résistance, des valeurs, parfois de la douleur, souvent de la tendresse aussi. Quant à savoir si nous faisons assez pour les générations qui viennent… Je dirais que nous avons encore beaucoup à faire. Trop souvent, nous transmettons les blessures sans leur donner de sens, sans les transformer en force. Nous vivons dans une époque marquée par la rapidité, l’amnésie parfois, et cela rend difficile l’ancrage, la construction d’un récit personnel solide. Offrir des récits vrais, ancrés, sensibles, c’est une manière d’outiller les jeunes générations et c’est aussi le but premier de ce livre. Pas pour leur dire quoi penser, mais pour leur dire : tu n’es pas seul·e, d’autres ont traversé l’obscurité, ont cherché leur voie, et ont semé des repères. Je crois profondément que les récits, surtout ceux qui viennent du vécu, sont des passerelles. Alors, non, ce n’est jamais assez. Il faut aussi remettre les choses à leurs places ; la transmission se fait des anciennes aux nouvelles générations et non le contraire. Alors chaque livre, chaque parole, chaque geste de transmission est une pierre sur le chemin. Et c’est déjà beaucoup. J’espère profondément qu’ils prendront le temps de me lire.

Échos Littéraires : L’ouvrage est préfacé par Tassadit Yacine et Christine Delory-Momberger. Comment est venue l’idée d’associer ces deux grandes dames ?

Samia Bensalem Ould Amara : Associer Tassadit Yacine et Christine Delory-Momberger à ce projet s’est imposé comme une évidence, presque comme un acte symbolique autant que littéraire. Tassadit Yacine, avec son immense travail sur l’anthropologie berbère, la mémoire kabyle et la place des femmes dans la transmission culturelle, porte une voix précieuse et lucide sur les mondes que je raconte. Elle connaît intimement les silences et les résistances de cette terre, et son regard donne une profondeur historique et humaine au récit. Christine Delory-Momberger, elle, travaille depuis longtemps sur les récits de vie, sur la manière dont les individus se construisent à travers leur histoire personnelle. Elle a eu un autre regard sur une société qu’elle découvre et donne à cet ouvrage une dimension universelle et lui ouvre les frontières pour aller parcourir le monde, je l’espère. Ces deux voix, l’une ancrée dans l’anthropologie, l’autre dans l’écriture de soi, incarnent parfaitement les deux dimensions de Graines d’Ariane : à la fois un témoignage individuel et un miroir d’une mémoire collective. Leur présence en préface est un honneur, mais aussi un signal fort : ce récit n’est pas isolé, il s’inscrit dans une chaîne, dans une filiation, dans un héritage.

Échos Littéraires : Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée fraternelle et bienveillante pour feu votre défunt mari, que nous aimons beaucoup. Nour Ould Amara, était le Chevalier de la cause kabyle, un militant de la cause juste. Il aurait tellement été fier de vous pour ce livre. Est-ce le prélude à d’autres livres ?

Samia Bensalem Ould Amara : Merci pour vos mots. Ils me vont droit au cœur. Nour était — et reste — une présence immense dans ma vie. Il portait en lui cette force tranquille des justes, un amour profond pour sa terre, sa langue, son peuple, en un mot pour la Kabylie. Il m’a toujours encouragée à écrire, à témoigner, à ne pas taire ce qui doit être dit à être forte et surtout être LIBRE. Nour OULD AMARA est là, dans chaque page, dans chaque silence habité, dans chaque lutte racontée. Il aurait, je crois, été ému de voir que cette parole prend forme, qu’elle circule, qu’elle touche. Est-ce un prélude ? Oui, sans doute. Maintenant, qu’elle s’est exprimée, cette petite voix intérieure, longtemps restée en retrait, ne veut plus se taire. Il y a encore tant à dire, tant à transmettre, tant d’histoires à faire exister. Écrire, c’est continuer à faire vivre ce(ux) qu’on aime. Et Nour continuera, à sa manière, de marcher à mes côtés dans chaque mot et au détour de chaque page et chaque moment de vie, c’est mon étoile.

Échos Littéraires : Merci beaucoup pour votre belle générosité !

Samia Bensalem Ould Amara : C’est un plaisir.

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