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Mohamed Aouine

Entrer dans une petite librairie est un acte militant.

Mohamed est un écrivain et poète kabyle d’expression française, né en 1981 à Azeffoun, la belle ville côtière de Kabylie. Il est également peintre. Licencié en économie politique, à l’Université de Tizi-Ouzou: Il travaille d’abord comme journaliste à la dépêche de Kabylie, avant de s’expatrier en 2005 à Grenoble, en France, après son diplôme en économie. À l’âge de 18 ans, il a achevé son premier roman, « Le Sommeil d’amour » (2000). Aux éditions Syracuse, il publie  « La Jachère » (2007), un recueil de textes poétiques préfacé par l’écrivain et peintre français Philippe de Boissy. Auteur d’une dizaine de livres et correspondant local, du Dauphiné libéré, ses livres évoquent l’amour perdu ; l’enfance, ce territoire qu’on ne quitte jamais vraiment ; L’exil, cet infatigable « faiseur d’orphelin ». Notre invité a écrit son premier roman à 18 ans, Le Sommeil d’Amour (2000). Bibliographie
  • 2000 : Le Sommeil d’amour
  • 2007 : La Jachère, recueil de poésie
  • 2008 : Le Rêve et l’Attente, recueil de poésie
  • 2008 : Perdrix, roman
  • 2010 : L’élan du Cœur, nouvelles
  • 2012 : Les prières ne suffisent plus, recueil de poésie.
  • 2014 : Les aiguilles du mélèze – roman
  • 2016 : Amen sans croire
  • 2017 : Éphémères
  • 2019 : Comme les feuilles au gré du vent
  • 2024 : Les étoiles s’allument la nuit : Poèmes
24/06/2025

Mohamed Aouine

Entrer dans une petite librairie est un acte militant.

Mohamed est un écrivain et poète kabyle d’expression française, né en 1981 à Azeffoun, la belle ville côtière de Kabylie. Il est également peintre. Licencié en économie politique, à l’Université de Tizi-Ouzou: Il travaille d’abord comme journaliste à la dépêche de Kabylie, avant de s’expatrier en 2005 à Grenoble, en France, après son diplôme en économie. À l’âge de 18 ans, il a achevé son premier roman, « Le Sommeil d’amour » (2000). Aux éditions Syracuse, il publie  « La Jachère » (2007), un recueil de textes poétiques préfacé par l’écrivain et peintre français Philippe de Boissy. Auteur d’une dizaine de livres et correspondant local, du Dauphiné libéré, ses livres évoquent l’amour perdu ; l’enfance, ce territoire qu’on ne quitte jamais vraiment ; L’exil, cet infatigable « faiseur d’orphelin ». Notre invité a écrit son premier roman à 18 ans, Le Sommeil d’Amour (2000). Bibliographie
  • 2000 : Le Sommeil d’amour
  • 2007 : La Jachère, recueil de poésie
  • 2008 : Le Rêve et l’Attente, recueil de poésie
  • 2008 : Perdrix, roman
  • 2010 : L’élan du Cœur, nouvelles
  • 2012 : Les prières ne suffisent plus, recueil de poésie.
  • 2014 : Les aiguilles du mélèze – roman
  • 2016 : Amen sans croire
  • 2017 : Éphémères
  • 2019 : Comme les feuilles au gré du vent
  • 2024 : Les étoiles s’allument la nuit : Poèmes

Mohamed est un écrivain et poète kabyle d’expression française, né en 1981 à Azeffoun, la belle ville côtière de Kabylie. Il est également peintre. Licencié en économie politique, à l’Université de Tizi-Ouzou: Il travaille d’abord comme journaliste à la dépêche de Kabylie, avant de s’expatrier en 2005 à Grenoble, en France, après son diplôme en économie.

À l’âge de 18 ans, il a achevé son premier roman, « Le Sommeil d’amour » (2000). Aux éditions Syracuse, il publie  « La Jachère » (2007), un recueil de textes poétiques préfacé par l’écrivain et peintre français Philippe de Boissy. Auteur d’une dizaine de livres et correspondant local, du Dauphiné libéré, ses livres évoquent l’amour perdu ; l’enfance, ce territoire qu’on ne quitte jamais vraiment ; L’exil, cet infatigable « faiseur d’orphelin ». Notre invité a écrit son premier roman à 18 ans, Le Sommeil d’Amour (2000).

Bibliographie

  • 2000 : Le Sommeil d’amour
  • 2007 : La Jachère, recueil de poésie
  • 2008 : Le Rêve et l’Attente, recueil de poésie
  • 2008 : Perdrix, roman
  • 2010 : L’élan du Cœur, nouvelles
  • 2012 : Les prières ne suffisent plus, recueil de poésie.
  • 2014 : Les aiguilles du mélèze – roman
  • 2016 : Amen sans croire
  • 2017 : Éphémères
  • 2019 : Comme les feuilles au gré du vent
  • 2024 : Les étoiles s’allument la nuit : Poèmes
24/06/2025

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Transcription de l'épisode

Échos littéraires : Mohamed, bonjour, merci d’avoir accepté notre invitation. On commence notre entrevue, si vous le voulez bien, par nous rendre au 11 rue Montorge, au centre-ville de Grenoble, où se trouve la Caverne. Cette librairie indépendante que vous avez créée au beau milieu de la covid. En fait, une librairie-café où vous avez créé, je vous cite : un endroit vivant autour du livre. Comment vous est venue l’idée de créer cet espace ?

Mohamed Aouine : L’idée de créer La Caverne remonte à l’époque où je travaillais pour la presse. Je me considérais comme un privilégié. Ma carte de presse m’a facilité l’accès à des représentations artistiques et culturelles auxquelles je n’aurais peut-être pas assisté avec mes propres moyens financiers. La culture et l’art deviennent trop chers, presque réservés à une certaine élite. Cela me gênait au plus haut point et me révoltait, moi qui viens d’un petit village de Kabylie où l’on vivait de peu et où tout le monde avait accès à tout à égalité. Suite à ce constat, donc, je me suis dit, puisque les portes des lieux d’art et de culture sont inaccessibles au plus grand nombre (parfois les gens s’y auto excluent même, en considérant que ce n’est pas pour eux), j’ai décidé d’ouvrir La Caverne, un lieu chaleureux, ouvert à tous, sans distinction aucune, où l’on accède à la poésie, la littérature, la musique, le théâtre, les arts plastiques et à des échanges humains que la société de consommation essaye de bannir. La librairie entre dans sa quatrième année d’activité. Elle est soutenue par les habitants(e)s de Grenoble, et même au-delà.

Échos littéraires : Une question me taraude : Qu’est-ce qui pouvait destiner, un licencié en économie politique, à l’Université de Tizi-Ouzou, à devenir un grand écrivain, poète déjà, puis un responsable de librairie à Grenoble ?

Mohamed Aouine : Ce n’est pas l’université qui m’a donné goût à la poésie. La poésie et la littérature, je les ai rencontrées, enfant, dans mon environnement familial d’abord et, ensuite, au sein de la communauté villageoise. Les contes, les chants, la poésie faisaient partie de notre quotidien de Montagnards kabyles. Ma formation universitaire m’a aidé – et m’aide encore à mieux les apprécier, mais aussi à partager cette passion, aujourd’hui, dans l’espace de la librairie que je dirige et dans mes livres.

Échos littéraires : Vous dites que c’est un métier-passion, car vous vous êtes aperçu qu’écrire ne suffisait plus, qu’il fallait partager, de vive voix, avec le plus grand nombre, cette passion de la littérature. C’est un grand cri du cœur ?

Mohamed Aouine : lorsqu’on pense à partir de la poésie, de la littérature, de l’art, c’est-à-dire à partir de notre humanité, on peut comprendre et cohabiter avec tout être humain d’où qu’il vient. C’est lorsqu’on commence à réfléchir avec sa race, sa couleur de peau, ses croyances religieuses ou politiques que les conflits naissent. Donc, au-delà de la passion, j’ai parfois l’impression que je suis un militant de la poésie et je crois, sincèrement, que tout le monde devrait l’être ou travailler à l’être. C’est notre seul salut !

Échos littéraires : Vous dites que vous n’êtes pas là pour faire de l’argent. La librairie est le commerce indépendant le moins rentable de France, pourquoi à votre avis, d’où vient ce désintérêt ?

Mohamed Aouine : Il ne s’agit pas d’un désintérêt volontaire. Il est question d’un système capitaliste généralisé qui fait tout, de manière active, pour désintéresser les gens des livres, de l’intelligence, de l’éveil. Il est plus facile, pour lui, de prospérer sur le dos de moutons que de femmes et d’hommes conscients, cultivés, vigilants. On essaye de supprimer, petit à petit, l’existence des librairies indépendantes, comme on l’a fait avec la presse indépendante pour imposer une pensée unique, une information unique, une société uniformisée. Comme ça, plus de résistance, plus de contre-pouvoir. C’est pour cette raison, que je dis souvent que, quand on est libraire indépendant, on est un militant ; quand on fréquente ce genre de lieu, on n’est pas un client, on est un militant !

Échos littéraires : On connaît tous, l’image d’une librairie, mais celle que vous avez créé est particulière, car vous vouliez casser l’image un peu élitiste de la librairie. Donc, derrière les rayons remplis d’ouvrages se cache un petit salon dans lequel les clients sont invités à déguster des produits locaux. Comme des jus de fruits qui sont faits, non loin de Grenoble. Et vous dites cette phrase formidable, : Si cela peut attirer des novices et leur faire commencer une relation avec le livre, j’aurai gagné. » C’est magnifique comme approche.

Mohamed Aouine : Certaines librairies, souvent anciennes, me font peur même à moi qui suis habitué des livres ! Elles sont généralement sombres ; les libraires qui y officient sont habillés comme des milords. On vous fait comprendre, avant d’entrer, que c’est réservé à une élite ! Ce n’est pas le cas de La Caverne. J’ai tout fait pour qu’elle soit chaleureuse, pour qu’elle ne repousse personne. Pour y arriver, il y a la décoration déjà, qui ni n’est sombre ni ostentatoire, mais il y a également l’aspect convivial, avec la partie « café », qui fait aussi office de galerie d’art où les expositions sont renouvelées chaque mois avec un vernissage. Je propose, de façon régulière, un programme d’animations mettant en valeur les cultures du monde. C’est pour faire tomber les murs, les frontières et jeter plutôt des passerelles, construire des ponts… Je travaille, par exemple, depuis trois ans, avec la Métropole et les bibliothèques municipales situées autour de Grenoble pour faire venir, dans ma librairie, des familles éloignées de la lecture. L’objectif est de leur dire, à ces familles : « Ces lieux sont aussi pour vous ; les livres sont aussi pour vous et vos enfants ». Donc, une librairie indépendante, ce n’est pas qu’un point de vente. C’est un lieu où l’on fait vivre le livre ensemble ; un lieu de sociabilisation, de métissage, de réflexion, de débat et de valorisation de l’intelligence.

Échos littéraires : La Caverne accueille aussi des artistes et des auteurs pour animer des soirées ou pour exposer. Le fait de ne pas avoir de subventions et que la librairie compte uniquement sur ses clients, vous donne cette liberté dont vous avez besoin pour atteindre votre objectif, la rendre accessible ?

Mohamed Aouine : En effet, ici, pas de subventions. Pas d’actionnaires. Je tiens à la liberté et à l’indépendance totales de la librairie. C’est ce qui fait sa force et c’est ce qui me permit de prendre des risques en matière des choix littéraires et de la programmation. La Caverne est, par exemple, l’une des rares librairies dans toute la France, voire dans le monde, à faire autant de place à la poésie. J’organise au moins une lecture par mois et les gens sont, à chaque fois, au rendez-vous.

Échos littéraires : Vous êtes un écrivain prolifique et tant mieux, car vous avez un formidable style narratif et poétique. Nos lecteurs doivent sûrement se demander si vous travaillez sur un projet actuellement et pourrait-on en savoir davantage ?

Mohamed Aouine : Merci pour le complément et pour vos mots encourageants. Mais je suis loin d’être prolifique ! Il m’a fallu cinq ans pour publier « Les étoiles s’allument la nuit », mon recueil de poèmes paru l’année dernière ! À chaque fois que je publie un livre, je me dis : c’est le dernier. Mais, à chaque fois, je recommence ! C’est comme ça depuis plus de 25 ans. Je ne me force jamais à écrire. Je prends mon temps. Je laisse venir. Pour être honnête avec vous, parfois, des textes s’élaborent dans ma tête, mais je ne les écris pas… Et ils finissent par disparaître ! Je ne ressens pas toujours la nécessité d’écrire. Ce sont les personnes qui suivent mon travail littéraire ou qui le découvrent qui m’encourage à écrire et à publier. Leurs retours sont précieux. Je viens de terminer l’écriture d’un nouveau recueil. Il paraîtra, si tout va bien, ou cette année 2025 ou l’année prochaine.  

Échos littéraires : Merci beaucoup

Mohamed Aouine : Un plaisir

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