Danielle Boulianne est une auteure québécoise née en 1969 à Saint-Honoré, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Titulaire d’un DEC en Art et technologie des médias, option radio, ainsi que d’un baccalauréat en linguistique, elle vit à Montréal depuis plus de 25 ans. Avant de se consacrer pleinement à l’écriture, elle a travaillé dans le domaine des communications, notamment en rétro-information de presse, en sous-titrage pour malentendants, en transcription et en révision littéraire.
Passionnée par la langue française, elle a écrit plus de 25 romans destinés à la jeunesse, abordant des thèmes variés tels que le sport, l’intimidation, l’aventure et le fantastique. Parmi ses séries les plus connues figurent Bienvenue à Rocket ville, Les Champions, Gang de ruelle et Parole d’Ophélie. Elle a également publié des romans comme La malédiction de Novali Lavoie et Mathis Quelque chose.
Ses ouvrages ont été sélectionnés par Communication-Jeunesse et ont figuré sur la liste des finalistes pour le prix Hackmatack, témoignant de leur qualité et de leur popularité auprès des jeunes lecteurs.
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Échos littéraires voulait approfondir la réflexion en s’appuyant sur le roman de Danielle Boulianne < Mathis Quelquechose >, un roman passionnant et bouleversant, mettant en scène un ado qui a eu la vie dure dans différentes familles d’accueil. C’est justement dans une des familles qu’il découvrira comment la boxe l’aidera à s’en sortir.
Échos littéraires: Mme Boulianne bonjour; Vous avez publié : Mathis Quelquechose, que certains ont qualifié de livre coup de poing. Vous avez soulevé beaucoup de questions que chacun doit avoir à l’esprit. Bien plus qu’un simple toit, les familles d’accueil offrent un environnement chaleureux, une stabilité émotionnelle et un soutien crucial pour permettre aux jeunes de se reconstruire et de bien grandir. Comment vous est venue l’idée d’écrire ce roman ?
Danielle Boulianne: Bonjour: J’ai beaucoup écrit sur le sport au fil des dernières années, mais en abordant toujours des sujets heureux, car mes jeunes protagonistes, à travers leur passion du sport, vivaient de belles et grandes choses. Je ne m’étais jamais donné la possibilité d’explorer des côtés plus sombres. Puis m’est venu en tête le titre, Mathis Quelquechose. Je ne savais pas très bien où j’allais avec ça, mais il me hantait jour après jour. Puis, la boxe s’est imposée d’elle-même. Les enfants qui vivent des choses difficiles vont souvent se tourner vers ce sport qui se veut libérateur pour eux, mais surtout d’une grande utilité puisqu’ils apprennent à se défendre. Je fais également du sous-titrage pour les malentendants pour la télé et, à l’époque, je travaillais sur plusieurs combats de boxe diffusés à la télé. J’ai un profond respect pour ces guerriers et le courage dont ils font preuve à chaque fois qu’ils entrent dans le ring. Voilà comment tout s’est placé dans ma tête et c’est ce qui a donné naissance à Mathis.
Échos littéraires: Dans le cas de Mathis, il se présente volontiers comme un être est timide, mais sans être effacé, allant même jusqu’à dire qu’il pourrait avoir de la personnalité s’il le voulait, mais aussi s’il se donnait la peine. Pourquoi, à votre avis, ces jeunes n’ont pas suffisamment d’aides pour les extraire, au moment adéquat de l’enfer qu’ils vivent quelques fois. Comment les soustraire de certaines personnes malintentionnées dans les familles d’accueil ?
Danielle Boulianne: N’étant pas une spécialiste du milieu, il est difficile pour moi de répondre à cette question. Je suis cependant certaine que ces jeunes sont supportés au mieux par le système mis en place, malgré quelques défaillances. Et j’imagine que c’est normal puisque rien n’est parfait. Et malheureusement, les personnes mal intentionnées ont souvent le « talent » de cacher leurs intentions.
Échos littéraires: Dans le cas de Mathis Quelquechose, les choses ne sont pas roses, notre jeune garçon a connu la désillusion et la brutalité. Il n’a pourtant que treize ans, J’ai l’impression qu’en plus de parler de ces problèmes, vous avez aussi tendu la perche pour évoquer le travail remarquable que font certaines travailleuses sociales ?
Danielle Boulianne: Effectivement, je voulais mettre l’accent sur la bonté et la grandeur d’âme du personnage de la travailleuse sociale. Pour la créer, je me suis inspirée d’une TS rencontrée à l’hôpital de Chicoutimi quand mon père a été très malade. Sa gentillesse et sa bonté ont été d’une grande aide pour ma mère qui ne savait pas trop comment gérer tous les bouleversements qui se pointaient à l’horizon. Je lui avais promis que si un jour je devais créer ce genre de personnage, il porterait son prénom. J’ai également une nièce qui est travailleuse sociale. C’est un univers particulier que celui dans lequel elles travaillent. Il faut toujours lever notre chapeau, je pense, pour ces personnes plus qu’importantes dans la société.
Échos littéraires: Le recours aux personnes significatives (ou FAP) comme milieu de placement a connu dans les dernières années une forte croissance au Québec, mais aussi dans les pays occidentaux, pourquoi à votre avis ?
Danielle Boulianne: Voilà une question difficile à répondre et, une fois encore, ne travaillant pas dans le milieu, il me manque des données. Je pense cependant qu’il y a de plus en plus de gens défavorisés, de personnes malades en manque de soins, de gens laissés à eux-mêmes ou abandonnés à leur sort. Nous vivons dans un monde qui va vite et où, si on ne performe pas, ou on ne cadre pas dans certaines normes, ça peut être handicapant à plusieurs niveaux. Je pense que ces personnes qui ont à cœur le bien-être d’autrui et qui aiment faire le bien juste pour faire le bien prennent toute leur importance. Chaque personne, jeune ou plus âgée, qui a la chance d’en trouver une sur sa route, comme Mathis dans mon roman avec sa nouvelle famille, est chanceuse.
Échos littéraires: Puisqu’on est en période de rentrée des classes, il est bon de souligner que vous êtes membre de Culture à l’école, donc, vous pouvez visiter des écoles pour faire des animations. Pouvez-vous nous en parler ?
Danielle Boulianne: Je suis effectivement membre du programme Culture à l’école. Ce programme est génial puisqu’il subventionne à plus de 70% la venue d’une auteure dans votre classe. Mes ateliers sont toujours interactifs, ce qui rend chaque présentation unique. Je propose diverses animations allant de la 1ère année du primaire jusqu’au secondaire 5 avec Mathis Quelquechose, que ce soit des cours d’écriture autour de l’histoire en 3 ou 5 temps, des ateliers pour travailler l’imaginaire, des défis d’écriture pour votre les élèves à l’épreuve, des rencontres pour discuter du métier d’auteure, de comment on fabrique les romans, pour parler d’un roman en particulier, etc. Toutes ces propositions se retrouvent sur mon site Internet au www.boulianne-danielle.com. J’ai eu un plaisir fou lors de ces ateliers. Ce qui est magnifique, c’est qu’il y a toujours de nouvelles animations qui s’ajoutent. N’hésitez pas à m’écrire via mon site Internet, c’est toujours un plaisir de venir faire un tour à l’école. La pertinence des questions et des commentaires des élèves me surprend d’une fois à l’autre et quand j’invente des histoires avec eux, c’est un pur plaisir autant pour eux que pour moi. Les classes des écoles du Québec sont pleines d’enfants qui ont le cerveau en ébullition.
Il est important de laisser libre cours à cet imaginaire et surtout de les aider à le développer. Moi qui rêvais de devenir auteure quand j’étais toute petite, j’aurais adoré avoir cette chance de rencontrer une personne qui pratiquait ce métier qui m’attirait. Voilà pourquoi j’adore venir rencontrer vos jeunes. Discuter de français, d’histoire, de passion pour les mots est un petit bonheur pour moi. Je dis souvent que je fais le plus beau métier du monde, et c’est bien vrai!
Échos littéraires: Merci beaucoup.
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