La trilogie, < Les héritiers de la Calder Wood >, la trame, se déroule dans l’univers des grandes compagnies forestières qui ont marqué l’histoire du Québec et du Canada. Tout commence à Montréal, en 1900, avec le personnage de Florence Provencher, une jeune femme qui quitte son village natal pour devenir dame de compagnie dans la riche famille Calder, à la tête d’une entreprise forestière prospère. Florence doit se battre pour se faire une place. Elle cherche à s’émanciper et à trouver des repères dans une société où les femmes ont peu d’options en dehors du mariage ou de la religion.

Échos littéraires : Marylène Pion, bonjour, merci de nous accorder ce moment. C’est un grand plaisir de rencontrer une autrice avec un aussi grand talent de narration. Les lecteurs d’échos littéraires seront très contents de vous lire. Vous avez publié de nombreuses séries à succès, on peut citer : Les infirmières de Notre-Dame, ou bien Les lumières du Ritz. On vous doit aussi La chapelière et Les étrangers d’ici, et le grand magasin. Mais là, vous avez défriché un immense trésor d’informations avec cette immersion dans l’univers des grandes compagnies forestières qui ont marqué l’histoire du Québec et du Canada. Pourquoi avoir relevé ce défi, surtout que ça devait s’articuler sur de rigoureuses recherches ?

Marylène Pion : J’ai été approchée en 2022 par une toute nouvelle maison d’édition en France, Jeanne & Juliette qui cherchait un roman qui se déroulait au Canada. J’ai donc proposé une histoire qui se déroulait dans le milieu des compagnies forestières dans le but de faire connaître ce pan important qui a forgé notre histoire aux Européens. L’histoire de la famille Calder (famille fictive) est alors née. Je voulais aussi faire connaître la bourgeoisie montréalaise qui tirait les ficelles de l’économie canadienne. Par la suite, Les Éditeurs Réunis ont repris les droits pour une publication au Canada.

Échos littéraires : Cette belle saga débute en 1900. Ce sont des années fascinantes pour les lecteurs. Même si cela fait très loin, on peut vraiment faire des corrélations avec la vie d’aujourd’hui. Vous dites d’ailleurs que la guerre a provoqué une avancée des technologies. J’ai justement appris grâce à vous que les interurbains ont connu un immense boom et que le premier appel avait eu lieu au Ritz. Ça doit être intéressant de découvrir de telles informations et surtout de les partager ?

Marylène Pion : La partie recherche a toujours été quelque chose que j’adore faire parce que j’apprends en même temps que je me documente. Les recherches font naître les personnages dans mon esprit et enrichissent la trame narrative de mes romans. C’est toujours intéressant ce qu’on peut découvrir en fouillant dans des livres de références, des journaux d’époque. J’aime partager ces informations dans mes romans, de façon efficace sans pour autant que cela alourdisse le récit. Les éléments d’histoire sont là uniquement dans le but d’agrémenter la lecture de mes romans. Les faits historiques sont seulement un prétexte pour raconter une histoire.

Échos littéraires : Vous vous êtes plongée à fond dans l’histoire des compagnies forestières pour écrire le deuxième tome de cette série qui connaît du succès au Québec et en France. Si ce n’est pas la première fois que les romans de Marylène Pion séduisent les lecteurs français, il s’agit de la première fois qu’un de ses livres commence en même temps son existence au Québec et de l’autre côté de l’océan Atlantique. Ça vous fait quoi de vivre une telle aventure ?

Marylène Pion : En fait, la plupart de mes romans ont été repris par France Loisirs et republiés par les éditions Mon Poche en France. Cependant, Calder Wood (Les héritiers de la Calder Wood au Québec) est ma première commande officielle d’une maison d’édition en France. C’est une formidable expérience qui m’a permis de me faire des contacts là-bas et j’espère bien continuer à publier en simultanée au Canada et en France.

Échos littéraires : On arrive à la question que tout le monde se pose. On sait qu’il va y avoir du nouveau, car le troisième tome sortira en septembre 2025. Est-ce qu’il va être différent, y a-t-il un nouvel aspect que vous allez exploiter ? Aussi, avez-vous des projets en chantier pour l’après Calder Wood ?

Marylène Pion : Le 3ᵉ et dernier tome conclura de belle façon cette saga et saura boucler la boucle des intrigues qui j’ai pris plaisir à élaborer dans les 2 premiers tomes. La Calder Wood passe à un autre niveau dans le tome 3, puisque la famille Calder acquiert une papetière pour transformer le bois en pâte et papier. Après l’écriture d’une saga qui nous habite pendant quelques années, il faut se laisser le temps de faire le deuil des personnages qui ont occupé mon quotidien. J’ai commencé la recherche pour un nouveau roman (1 tome), j’en suis au tout début, encore à l’étape d’élaborer mes personnages et de réfléchir à l’histoire que je veux écrire. Éventuellement, ce roman devrait paraître à l’automne 2026.

Merci du fond du cœur.

Un plaisir !