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Ahmed Bedjaoui

Voici une lecture de 65 ans de cinéma algérien

Ahmed Bedjaoui, né en 1943 à Sebdou en Algérie, est une figure emblématique du cinéma algérien : universitaire, journaliste, critique, écrivain, réalisateur et producteur. Diplômé de l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques) en 1966, il obtient en 1983 un doctorat en littérature américaine avec une thèse sur Scott Fitzgerald et Hollywood.

Il débute comme journaliste freelance en 1966, couvrant le cinéma, la télévision et la radio. Il devient programmateur et responsable des archives à la Cinémathèque algérienne (1966-1971), puis conseiller du directeur général de l’Office du Cinéma Algérien (ONCIC) de 1971 à 1977. Il marque l’histoire de la télévision algérienne en animant le célèbre « Télé Ciné Club » de 1969 à 1989, émission qui a permis à des générations d’Algériens de découvrir les classiques du cinéma mondial et algérien.

Bedjaoui a aussi été directeur de la production cinématographique à la Radio-Télévision algérienne, vice-président du Conseil national de l’audiovisuel (1987-1991), conseiller en communication auprès du Premier ministre, et professeur à la faculté de communication de l’Université d’Alger. Il a présidé le Fonds d’aide au cinéma algérien et dirigé le REMFOC, réseau de formation pour journalistes maghrébins.

Reconnu internationalement, il a reçu le titre d’Officier des Arts et des Lettres en France (2016) et la médaille Federico Fellini de l’UNESCO (2015) pour sa contribution à la culture cinématographique mondiale. Il est également président du jury long métrage du FESPACO en 2019.

Bibliographie :
  • Images et visages, au cœur de la bataille de Tlemcen – 2013
  • Cinéma et guerre de libération, algérie, des batailles d’images – 2014
  • La Saga de la création de la cinémathèque algérienne (1965-1969) – 2015
  • La Guerre d’Algérie dans le cinéma mondial.- 2016
  • Le cinéma à son âge d’or : 50 ans d’écriture au service du 7 art – 2019
  • Cinema and the Algerian war of independance – 2021
  • Littérature et cinémas arabes- 2022
  • Francis Scott Fitzgerald et ses contemporains face à Hollywood- 2023
  • Le cinéma algérien en 44 leçons – 2024
16/11/2024

Ahmed Bedjaoui

Voici une lecture de 65 ans de cinéma algérien

Ahmed Bedjaoui, né en 1943 à Sebdou en Algérie, est une figure emblématique du cinéma algérien : universitaire, journaliste, critique, écrivain, réalisateur et producteur. Diplômé de l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques) en 1966, il obtient en 1983 un doctorat en littérature américaine avec une thèse sur Scott Fitzgerald et Hollywood.

Il débute comme journaliste freelance en 1966, couvrant le cinéma, la télévision et la radio. Il devient programmateur et responsable des archives à la Cinémathèque algérienne (1966-1971), puis conseiller du directeur général de l’Office du Cinéma Algérien (ONCIC) de 1971 à 1977. Il marque l’histoire de la télévision algérienne en animant le célèbre « Télé Ciné Club » de 1969 à 1989, émission qui a permis à des générations d’Algériens de découvrir les classiques du cinéma mondial et algérien.

Bedjaoui a aussi été directeur de la production cinématographique à la Radio-Télévision algérienne, vice-président du Conseil national de l’audiovisuel (1987-1991), conseiller en communication auprès du Premier ministre, et professeur à la faculté de communication de l’Université d’Alger. Il a présidé le Fonds d’aide au cinéma algérien et dirigé le REMFOC, réseau de formation pour journalistes maghrébins.

Reconnu internationalement, il a reçu le titre d’Officier des Arts et des Lettres en France (2016) et la médaille Federico Fellini de l’UNESCO (2015) pour sa contribution à la culture cinématographique mondiale. Il est également président du jury long métrage du FESPACO en 2019.

Bibliographie :
  • Images et visages, au cœur de la bataille de Tlemcen – 2013
  • Cinéma et guerre de libération, algérie, des batailles d’images – 2014
  • La Saga de la création de la cinémathèque algérienne (1965-1969) – 2015
  • La Guerre d’Algérie dans le cinéma mondial.- 2016
  • Le cinéma à son âge d’or : 50 ans d’écriture au service du 7 art – 2019
  • Cinema and the Algerian war of independance – 2021
  • Littérature et cinémas arabes- 2022
  • Francis Scott Fitzgerald et ses contemporains face à Hollywood- 2023
  • Le cinéma algérien en 44 leçons – 2024

Ahmed Bedjaoui, né en 1943 à Sebdou en Algérie, est une figure emblématique du cinéma algérien : universitaire, journaliste, critique, écrivain, réalisateur et producteur. Diplômé de l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques) en 1966, il obtient en 1983 un doctorat en littérature américaine avec une thèse sur Scott Fitzgerald et Hollywood.

Il débute comme journaliste freelance en 1966, couvrant le cinéma, la télévision et la radio. Il devient programmateur et responsable des archives à la Cinémathèque algérienne (1966-1971), puis conseiller du directeur général de l’Office du Cinéma Algérien (ONCIC) de 1971 à 1977. Il marque l’histoire de la télévision algérienne en animant le célèbre « Télé Ciné Club » de 1969 à 1989, émission qui a permis à des générations d’Algériens de découvrir les classiques du cinéma mondial et algérien.

Bedjaoui a aussi été directeur de la production cinématographique à la Radio-Télévision algérienne, vice-président du Conseil national de l’audiovisuel (1987-1991), conseiller en communication auprès du Premier ministre, et professeur à la faculté de communication de l’Université d’Alger. Il a présidé le Fonds d’aide au cinéma algérien et dirigé le REMFOC, réseau de formation pour journalistes maghrébins.

Reconnu internationalement, il a reçu le titre d’Officier des Arts et des Lettres en France (2016) et la médaille Federico Fellini de l’UNESCO (2015) pour sa contribution à la culture cinématographique mondiale. Il est également président du jury long métrage du FESPACO en 2019.

Bibliographie :

  • Images et visages, au cœur de la bataille de Tlemcen – 2013
  • Cinéma et guerre de libération, algérie, des batailles d’images – 2014
  • La Saga de la création de la cinémathèque algérienne (1965-1969) – 2015
  • La Guerre d’Algérie dans le cinéma mondial.- 2016
  • Le cinéma à son âge d’or : 50 ans d’écriture au service du 7 art – 2019
  • Cinema and the Algerian war of independance – 2021
  • Littérature et cinémas arabes- 2022
  • Francis Scott Fitzgerald et ses contemporains face à Hollywood- 2023
  • Le cinéma algérien en 44 leçons – 2024
16/11/2024

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Transcription de l'épisode

-Au fond, qui ne le connaît pas?

-Qui peut oublier cette voix si particulière ?

Nous avons tous grandi en dévorant son émission sur le cinéma à la télévision. Grâce à lui, nous avons aimé Elia Kazan, Alfred Hitchcock, Ingmar Bergman et bien sûr, les grands films algériens.

Si je vous dis, Télé-ciné-club. Oui, la fameuse émission télé, qui a été diffusée de 1969 à 1989. Oui, vous me direz certainement qu’il s’agit bien, d’Ahmed Bedjaoui. Expert en communication, universitaire, Producteur et critique de cinéma algérien, professeur des universités, journaliste et écrivain algérien. Une véritable figure connue du cinéma.

Aujourd’hui, Ahmed Bedjaoui est notre invité dans Échos Littéraires. Lauréat de l’Institut des Hautes Études Cinématographiques (IDHEC à Paris) en 1966, et titulaire depuis 1983 d’un P.H.D. en littérature américaine avec une thèse sur Scott Fitzgerald et Hollywood.

Journaliste dans la presse écrite depuis 1966, en charge des rubriques cinéma, télévision et radio, il a été successivement à partir de 1969, producteur et présentateur d’émissions sur le cinéma à la Télévision algérienne, programmateur et responsable des archives à la Cinémathèque algérienne, titulaire d’un Doctorat en littérature américaine.

Ahmed Bedjaoui est directeur artistique du festival du film engagé d’Alger et Président du Fonds d’aide au cinéma algérien. Il a reçu en France en 2016, le titre d’Officier des Arts et Lettres.

En 2015, l’UNESCO lui a décerné la médaille Féderico Fellini pour les services rendus à la culture cinématographique à travers le monde.

En 2019, il est Président du Jury Longs métrages de fiction au 26è FESPACO, Ouaga, Burkina Faso. Il a également beaucoup publié aux Etats-Unis.

Ahmed Bedjaoui est donc notre invité. Il vient de signer aux éditions Hélium, son tout dernier ouvrage : Le cinéma algérien en 44 leçons.

Échos littéraires : Monsieur Bedjaoui bonjour, merci d’avoir accepté notre invitation. Ce livre est une synthèse des analyses détaillées d’une quarantaine de films, pourriez-vous nous en parler davantage ?

Ahmed Bedjaoui : En réalité, je livre là une lecture critique de 65 ans de cinéma algérien. En effet, à travers le bilan de toutes ces décennies depuis les années du cinéma aux maquis, j’ai pensé que nous disposions de suffisamment de reculs pour faire le point sur notre production cinématographique, tant en termes de quantité et de qualité qu’en matière de contenu. À travers le choix d’une quarantaine de films que je considère majeur dans notre parcours filmique, j’ai essayé de restituer leur contexte politique et social, tout en évoquant les œuvres qui les ont accompagné temporellement et qui ne sont pas des créations mineures, loin de là. Avec le recul et l’analyse durable, on peut constater que certains films ont été injustement oubliés ou occultés. C’est le cas de Noua, Les Enfants de Novembre, Tahya ya Didou, Nahla ou encore les films de Madame Assia Djebar. Par contre, on s’aperçoit avec le temps que d’autres films qui ont, en leur temps, connu le succès, ont perdu de leur lustre, principalement en raison de leur caractère trop descriptif et pas assez analytique. En fait, seule la RTA a produit massivement entre 1962 et 1985.

Échos litteraires : Beaucoup disent que vous êtes la mémoire vigilante et alerte depuis plus d’un demi-siècle du cinéma, justement, comment va le cinéma algérien. Pourquoi on ne produit plus comme avant ?

Ahmed Bedjaoui : Nous parlons ici de 65 ans de cinéma si on inclut les films qui ont été réalisés par les cinéastes de la liberté. C’est une idée reçue que le cinéma algérien produisait – en quantité et en qualité beaucoup plus avant qu’à présent. Ce qui singularise le cinéma algérien, c’est sa qualité et son niveau d’exigence. Mais cela s’est également fait aux dépens de la quantité. Le désinvestissement dans l’industrie (labos, studios) et le commerce (décrépitude des salles) a commencé très tôt au cours des années 60 et a perduré jusqu’à présent. On a toujours produit au gré des commémorations, lorsque des budgets étaient disponibles. Ces parenthèses étaient souvent suivies de périodes de vaches maigres avec peu de financement. Depuis quelques années, ce problème de financement de la production s’est aggravé. Malgré cela, on peut affirmer que la qualité des films et le talent des jeunes réalisateurs et réalisatrices, est au moins égal à ceux de leurs ainés.

Échos littéraires : Les Algériens ne tarissent pas d’éloges à votre égard et vous affublent même du titre de Notre monsieur Cinéma. Qu’est-ce que cela éveil en vous ?

Ahmed Bedjaoui : Bien sûr une grande fierté de sentir l’affection du public algérien. Mais en même temps, ces marques de considération m’imposent des responsabilités morales. Je me sens contraint de défendre le cinéma, souvent aux dépens de ma carrière. Lorsqu’on ne fait rien pour ouvrir ou rouvrir des salles, je dois prendre position. Lorsqu’on nous impose une loi du cinéma injuste et qui consacre la mort de notre métier, je me sens obligé de prendre position. Ce faisant, je ne suis contre personne, je suis simplement depuis mes débuts pour le cinéma.

Échos litteraires : dernièrement, vous avez présenté la version numérisée du film d’Assia Djebbar, La Nouba des femmes du Mont Chenoua que vous avez produit pour la RTA en 1979 et qui a reçu le prix de la critique à Venise. Est-ce que nos films sont tous numérisés. Là, je parle des chefs d’œuvre d’antan – l’inspecteur Tahar, Malek Haddad ?

Ahmed Bedjaoui : J’aurais aimé répondre par l’affirmative, mais c’est loin d’être le cas. Les négatifs, des films produits avant 2010 sont toujours stockés à l’étranger. Une quinzaine de films ont été restaurés (dont Les Vacances de l’Inspecteur Tahar) mais il reste des centaines à sauver de la décrépitude. Ces restaurations sont coûteuses et il faudrait qu’une véritable volonté politique s’exprime pour faire un travail de fond dans ce domaine.

Échos littéraires : Second souffle, un espoir sans cesse renouvelé… Nostalgie, quel est votre secret, vous n’êtes pas fatigué de parcourir les scènes du monde entier, quest-ce qui vous motive ?

Ahmed Bedjaoui : J’ai connu un cinéma florissant, une cinémathèque triomphante, une Algérie comptant 450 salles de cinéma pour 10 millions d’habitants. Nous sommes près de 50 millions et nous n’avons plus qu’une vingtaine de sales en plein fonctionnement. Il y a là un combat à mener pour éveiller les consciences et tant qu’il me restera un peu de force, je ne renoncerai pas face aux fossoyeurs du cinéma. Je suis un peu l’ambassadeur du cinéma algérien, mais je ne peux compter que sur moi-même.

Échos littéraires : journaliste à Alger, j’ai beaucoup côtoyé Boudjemaa Kareche, qui avait une passion sans fin pour le cinéma et à l’époque déjà, il me disait que tant que nous n’avons pas de salles de projections, dignes de ce nom, nous, n’avancerons pas, partagez-vous ce constat ?

Ahmed Bedjaoui : Je rejoins tout à fait le constat de Boudjemaa Kareche. Sans salles de cinéma, notre cinéma ne peut être qu’une vue fantasmée de l’esprit. Nous avons perdu nos salles alors que devant nous, l’Arabie Saoudite en a construit des centaines en quelques années par la force d’une volonté politique de promouvoir le septième art comme moyen de promouvoir la modernité.

Merci infiniment M. Bedjaoui.

Merci à vous !

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