Denis Robitaille est un écrivain québécois né à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. Il est l’auteur de plusieurs romans et d’ouvrages portant sur le patrimoine québécois.
Dans ces romans, Denis Robitaille explore souvent des thèmes liés à l’histoire, à la mémoire et à la condition humaine, en s’inspirant parfois de faits réels et de personnages marquants. Il a publié son premier roman en 1999, intitulé La Gaillarde, coécrit avec son fils Simon Robitaille.
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Échos Littéraires : Denis Robitaille, bonjour, merci d’avoir accepté notre invitation. Les lecteurs d’Échos littéraires seront vraiment contents de vous lire sur certains sujets qui me passionnent aussi.
À travers des récits poignants, Quatre cents hivers explore la transmission intergénérationnelle et la manière dont les événements marquants de l’histoire façonnent les vies individuelles. On y suit notamment Chloé, une jeune femme contemporaine en quête de sens, et Menishpun, une figure autochtone accueillant un charpentier pour bâtir le premier monastère. Vous avez rendu un hommage appuyé à ce lieu historique. Comment vous est venue l’idée de l’écrire, pourquoi ce lieu précisément ?
Denis Robitaille : Depuis plusieurs années, j’ai la chance de fréquenter pour mon travail ce lieu historique exceptionnel. Son 400e anniversaire, qui allait survenir en 2020, m’a inspiré l’idée d’écrire ce roman. Ce monastère est habité encore aujourd’hui par la communauté qui l’a pris en charge en 1693. Il a été témoin d’événements qui ont marqué notre histoire. Il y avait là une matière abondante pour un roman !
Échos Littéraires : Ce 6 roman, nous propose donc ce grand voyage dans le temps. On apprend beaucoup sur l’histoire du monastère de l’Hôpital général de Québec, à travers le destin de plusieurs personnages sur quatre siècles. C’est l’un des lieux historiques les plus anciens du pays. Vous avez dû défricher bien des souvenirs, des archives pour faire un tel travail d’orfèvre ?
Denis Robitaille : Les archives, les bâtiments, les documents historiques offrent un trésor à l’écrivain. Les données historiques sont essentielles, mais surtout, j’ai consacré mon écriture à suivre les personnes qui ont vécu cette histoire en campant des personnages fictifs que le lecteur-trice suit en remontant le temps d’une époque à l’autre.
Échos Littéraires : Vous avez aussi travaillé avec les Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec pendant une vingtaine d’années. Vous y avez développé une expertise en patrimoine religieux. C’est d’ailleurs cette collaboration qui a donné lieu à plusieurs ouvrages. Justement, vous travaillez à l’Hôpital général de Québec comme chargé de projet en patrimoine, pensez-vous qu’ils nous restent encore des choses qui restent à découvrir, que nous ne connaissons pas encore ?
Denis Robitaille : Avec les experts, historiens, archéologues, historiens de l’architecture et autres, nous continuons de relever les traces de l’histoire de ces bâtiments et de ceux et celles qui y ont vécu. La découverte l’an dernier d’un lieu d’inhumation de combattants de la guerre de la Conquête à l’occasion de travaux sur la route près du monastère illustre bien le potentiel de découvertes qu’il reste encore à faire.
Échos Littéraires : J’ai beaucoup aimé cette complicité père-fils, car avec la Gaillarde, vous êtes en duo avec Simon Robitaille, votre fils, pour écrire ce roman de pirates en 1999. C’est un roman d’aventures dans les Antilles, au XVIIIe siècle. Vous lui avez proposé d’écrire ensemble, alors qu’il n’avait que 10 ans. Le roman a reçu un excellent accueil. C’est vraiment la grande originalité de ce roman. Pourquoi avoir écrit avec votre fils ?
Denis Robitaille : Lorsque mon fils a manifesté de l’intérêt pour l’écriture de fiction, j’y ai vu une belle occasion d’un projet père-fils. Cette écriture fut en effet un jeu entre nous, source de nombreuses discussions, de recherches passionnantes. Nous avons exploré nos imaginations et les avons mises en commun. Puis, ce fut l’aventure de la publication, des présentations dans les écoles, au salon du livre, etc. Nous avons désormais lui et moi cette aventure en commun. Lui n’écrit plus comme autrefois, pour moi, ce fut le début d’une vocation !
Échos Littéraires : Vous êtes un mordu de littérature, encore plus de l’histoire. D’ailleurs pour votre roman, «Une nuit, un capitaine » qui est inspiré de la vie de Pierre-Édouard Cotté, qui a vécu au 19e siècle. Ce fut une petite notice biographique qui fut à l’origine de la curiosité qui vous poussera à consulter plus de 36 centres d’archives. C’est beau. Comment en arrive-t-on à écrire une fresque à partir d’un seul questionnement, ou d’une simple curiosité ?
Denis Robitaille : La notice biographique de quelques lignes sur le capitaine Cotté fut comme un fil sur lequel j’ai tiré pour suivre son histoire. D’une information à l’autre, d’une découverte en archives à l’autre, de visites des lieux qu’il a connu à celles de sources de documentation historique, les contours du personnage et de son histoire me sont apparus pour en arriver à écrire ce roman qui se déroule sur le Saint-Laurent et sur les mers d’Europe et des Caraïbes.
Échos Littéraires : Je sais que vous aimez la liberté d’écrire, ce moment d’aventure, deviner et trouver une histoire et la développer. Ce qui vous pousse à écrire, c’est aussi le lecteur avec qui vous partagez un moment. Avez-vous songé à enseigner l’écriture, apprendre aux jeunes générations à développer le sens de la vraie recherche pour écrire, un peu comme ce que vous avez fait avec Simon ?
Denis Robitaille : J’aime partager l’expérience de l’écriture et il m’arrive de donner des conférences sur les sujets que j’explore dans mes romans. Il m’est aussi arrivé de partager mon expérience d’écriture avec d’apprentis écrivains. Pour l’essentiel, c’est par la lecture de mes écrits qu’on découvre ma manière d’écrire.
Merci du fond du cœur.
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